Gier
Tiré de la série Le corps nu ne dévoile rien, voici un des rares hommes qui ait accepté de poser nu : Moi !
Je l'avais déjà posté. Mais à la demande d'une formidable photographe dont je tairai le nom afin de ne pas comprometre sa réputation, je vous reposte mon autoportrait nu avec le texte qui l'accompagne (Après le tableau) :
80X65 cm.
Technique mixte sur papier.
2016.
Le texte donc (Je rapelle que le principe de la série repose sur l"idée de faire poser nu des gens de tout âge, sexe, physique et de les faire écrire sur leur rapport au coprs, à la nudité, à la sexualité... ça t'intéresse ? Tu n'est pas obligé de te présenter ausi nu que je le suis).
Voici mon texte (un peu remanié quand même)
Au commencement le corps était nié. Il était dévalorisé, péché, impudique, faiblesse, misère, comparé aux joies intangibles de l’esprit et de la spiritualité. Il fallait donc le cacher, le maîtriser, le bourrer de coups, renoncer à ses plaisirs. Nourriture, alcool, sexe, tout était dangereux et susceptible de nous engloutir. Dans ce milieu, la sexualité est fortement encadrée et normalisée. Elle est danger pour l’âme, la santé, le corps, l’affect. Difficile de se construire une sexualité épanouissante.
Malgré cela j’ai toujours été à l’aise dans mon corps. Il est le réceptacle de toutes mes sensations. Je m’y sens bien.
Une femme m’aura fait comprendre que les plaisirs du corps n’étaient pas incompatibles avec ceux de l’esprit.
Elle m’a appris à jouir. A être libre, et à profiter de toutes les joies qu’offre le corps.
Je pratique le naturisme. J’en tire plaisir. Le corps n’est pas honteux. J’ai dessiné des femmes et des homes nus. Il me fallait me confronter aux corps sans les artifices de l’habit et sans les préjugés. Puis j’ai posé nu. Il fallait bien se découvrir ! J’ai ensuite vécu des expériences sexuelles qui sont en général condamnées par la société. J’ai découvert des gens le plus souvent plus ouverts, plus tolérants, plus compréhensifs, plus cultivés que la moyenne. J’ai compris qu’ils n’étaient pas les bêtes qu’on me décrivait.
J’ai appris à être bien dans mon corps, mes envies, mes désirs. J’ai appris à tirer plaisirs de ma chair. J’ai appris à ne pas en avoir honte.
Le corps est devenu mon principal sujet de travail. Qu’il soit humain ou animal il recèle des trésors d’expressivité et son langage autant que le regard qu’on lui porte est un perpétuel sujet d’interrogation, d’étonnement et de découverte.
Il est le palimpseste où s’écrit la vie, grande ou misérable, de chacun de nous. Car derrière l’enveloppe de chair se cachent des individus et même dans l’érotisme le plus cru, c’est l’être humain qui l’emporte. Le corps porte le jeune et le vieux, la folie et la sagesse, les coups durs et les bonheurs.
La nudité qui semble tout révéler et bien souvent très opaque et cache bien plus qu’elle ne dévoile.