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Les Carnets d'Art de Gier
24 janvier 2021

Madame et son vampire.

Voici donc terminé ma première œuvre de 2021 (mais largement entamé en 2020)

Elle est inspirée du poème de Charles Baudelaire les métamorphoses du vampire.
Lorsque le poème paraît en 1857 dans Les Fleurs du mal, plusieurs articles de presse dénoncent l'immoralité de certains poèmes et dans la foulée, la direction de la sureté publique l'attaque en justice pouroutrage à la morale publique et à la morale religieuse (sic). Cette dernière accusation sera  finalement abandonnée. Néanmoins l'éditeur et Baudelaire sont condamnés à payer une amande (300 Francs) et à suprimer du recueil, les six pièces jugées obscènes. Les Fleurs du mal paraîtra donc censuré. Cette condamnation ne sera levée qu'en 1949 !

En attendant, en 1866, Les métamorphoses, les 5 autres poèmes incriminés (Femmes damnées, Le Léthé, A celle qui est trop gaie... etc.) et quelques autres pièces sont réédités dans un recueil intitulé Les Epaves dont la couverture est gravée par le sulfureux Féliciens Rops. (Je vous recommande d'ailleur ce blog très intéressant pour qui s'intéresse à l'histoire de l'art et de la mode)

Je vous livre donc une interprétation toute personnelle des métamorphoses. Ici l'oeuvre complète avec la fiche technique :

 

20210121_142652

65x50 cm
Crayon et aquarelle sur papier Canson.
2021.
Œuvre disponible.

Ici, une série de détails (Cliquez sur les images pour les agrandir) :

20210121_142725 

 

20210121_142818

 

 

 

 

 

 

 

20210121_142749

 

 

Madame and her vampire
25.5x19.6 inches.
Pencil and watercolor on Canson paper.
2021
Work available.
This drawing is inspired by Charles Baudelaire’s censored poem "Les métamorphoses du vampire"


Les métamorphoses du vampire

La femme cependant, de sa bouche de fraise,
En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise,
Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc,
Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc :
" Moi, j'ai la lèvre humide, et je sais la science
De perdre au fond d'un lit l'antique conscience.
Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants,
Et fais rire les vieux du rire des enfants.
Je remplace, pour qui me voit nue et sans voiles,
La lune, le soleil, le ciel et les étoiles !
Je suis, mon cher savant, si docte aux Voluptés,
Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés,
Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste,
Timide et libertine, et fragile et robuste,
Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi,
Les anges impuissants se damneraient pour moi ! "

Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle,
Et que languissamment je me tournai vers elle
Pour lui rendre un baiser d'amour, je ne vis plus
Qu'une outre aux flancs gluants, toute pleine de pus !
Je fermai les deux yeux, dans ma froide épouvante,
Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette,
Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
Ou d'une enseigne, au bout d'une tringle de fer,
Que balance le vent pendant les nuits d'hiver.

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Commentaires
G
Ce poème, c'est quelque chose quand même !
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P
Ouiiii.<br /> <br /> Tes dessins associés à ce superbe texte s'inscrivent totalement dans un esprit poétique et surréaliste!
Répondre
A
Très réussi !<br /> <br /> J'adore comment tu as négocié le crâne et le visage.<br /> <br /> Et le trait de crayon toujours agile et réussi subtilement.<br /> <br /> <br /> <br /> Et pourvu que l'on ne retrouve pas d'une manière ou d'une autre toutes ces formes de censure qui nous guettent sur les réseaux sociaux et autres. L'outrage à la morale laïque, outrage à la morale Facebook, outrage à la morale Twitter, outrage à la morale TocToc,…
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