Philippe à la Crayonnerie

Je prends du retard les amis, je prends du retard. Et j'ai même pas répondu aux quatres commentaires sur 

Goélette. Honte à moi !

Or donc, je l'avais promis, voici une série de nus masculins. A la crayonnerie, on n'est pas contre les hommes qui posent. Loin s'en faut, mais à l'heure de la parité, il faut bien reconnaître que modèle est un des rares métiers où les dames dominent (et accessoirement où elles sont mieux payées !)
Nonobstant, il arrive que des hommes posent. Et ce jour là, croyez-moi, on a été servi ! Car philippe, notre modèle du jour, n'est pas modèle, non, c'est un acteur, un showman.

C'est d'abord une histoire. Il aime le monde des artistes de l'art, des ateliers. N'ayant aucun talent (c'est lui qui le dit, je ne me permettrai pas) il ne dessine ni ne peint et décide il y a un an que le seul moyen pour lui de pénétrer ce monde, c'est de devenir modèle. Il s'engage dans cette affaire avec beaucoup de sérieux. Un régime pour perdre 20kg. Et du sport pour dessiner son corps (ce qui n'est pas obligatoire à mon sens) et le voilà devant nous avec un grand sac plein d'accessoires ! Une batte de base ball, un énorme ballon qui lui permet de jouer les Atlas, une fourche pour nous faire croire qu'il est diabolique, des cordes, des étoles... bref, totalement atypique le Philippe et c'est tellement bienvenue !

Il arrive vêtu d'une grande djellaba noire... terrible ! 

A la première pose, il monte sur l'estrade puis se jette sur moi en tendant la main qui se retrouve à 30 cm de mon visage. L'atelier est mort de rire. Il ne bouge plus, c'est le moment de sortir les crayons ! Mais je dois quand même me reculer car je ne peux pas dessiner avec la main de Philippe quasiment dans la figure.
Tout au long des deux heures il va égréner les situations, jouer à la pétanque, nous menacer avec force cris en nous montrant du doigt, en feignant de nous cogner avec sa batte de base-ball, d'être démoniaque avec sa fourche, en jouant au prisonnier avec ses cordes, en se ceignant avec une toge... etc.

Et puis Philippe, c'est aussi une gueule, à la fois triste (les sourcils très tombant) un visage marqué, découpé à la serpe et un regard perçant. A mon sens le cinéma ou le théâtre ont perdu un grand comédien.

Bref, vous l'avez compris, nous avons passé une formidable soirée qui s'est terminée en bas, autours d'une bière, nous félicitant de notre belle soirée.

Le voici en Atlas non pas supportant la Terre mais dormant sur celle-ci. 

La prochaine fois il y aura encore un homme. Mais accompagné d'une dame !

Comments

[Pastelle]

C'est sympa des modèles comme ça !

J'adore le dessin avec la terre. Vous avez ça à l'atelier ou il est venu avec ?

[Alainx]

Voilà un billet en forme de reportage passionnant.

J'ai beaucoup aimé ce que tu nous dis de cet homme. Un vrai showman en effet. A-t-il vraiment trouvé sa place ? (Ce n'est pas une critique) ou cherche-t-il encore une voie pour accomplir pleinement ses talents ?

Rien que le récit que tu fais de lui le fait apparaître comme « impressionnant » dans tous les sens du terme.

J'aime bien Atlas endormi et désabusé. Il m'a rappelé des propos de Brassens dans une de ses chansons «… merde, je ne joue plus pour tous ces pauvres types ! ».